Les informations sur le pied de votre enfant




- Les rappels



    Des études ont démontrées que si les pieds de 99 % des nouveaux-nés sont sains, ils ne sont plus que 20 % à l’être encore à l’âge adulte dans les pays industrialisés, contre 70 % dans les populations vivant pieds nus. Il n’est bien sûr ici pas question de demander à tous les enfants de marcher pieds nus sous nos latitudes, mais plutôt de mettre en garde contre les répercussions potentielles d’un chaussage défectueux sur la qualité de la marche et de la posture à l’âge adulte.

    Essentielle pour accompagner l’enfant dans sa recherche d’équilibre et l’acquisition de la marche, la chaussure d’enfant ne peut en aucun cas être conçue comme une chaussure d’adulte en modèle réduit.

    C’est ainsi plus de 120 opérations différentes alliant techniques artisanales et technologies de pointe qui sont mises en oeuvre pour la fabrication des chaussures de votre enfant.







- La croissance du pied




    A la naissance : Le pied mesure 7,5 cm soit environ 30% de sa taille à l'âge adulte. Seulement 25% des pièces osseuses sont ossifiées. C'est une mosaïque de cartilages. Seules les zones ossifiées sont visibles, les zones cartilagineuses échappant à la radiographie conventionnelle.

Entre 0 et 1 an : Des modifications morphologiques surviennent. L'orientation du col de l'astragale en dedans diminue et le varus de l'arrière du pied lié à la position in utero se corrige progressivement.

A 1 an : Le pied mesure 12 cm. Il a grandi de 4,5 centimètres en longueur. Son rythme de croissance en longueur se stabilisera ensuite autour de 0,9 cm.

De 1 an à 3 ans : L'enfant se verticalise et commence à marcher. Cette évolution s'accompagne de modifications importantes au niveau :
- de la morphologie des membres inférieurs notamment la rotation externe du squelette jambier. Tout retard évolutif a pour conséquence une démarche "pieds en dedans", fréquente source d'inquiètude pour les parents. L'orientation des genoux se modifie également avec tout d'abord un aspect en faux genu varum jusqu'a 2 ans environ puis un stade de genu valgum physiologique qui disparaît vers l'âge de 5 ans.
- du pied : ce pied potelé s'affine progressivement et une cambrure se dessine sous l'action du renforcement musculaire et de la diminution de la souplesse articulaire et ligamentaire. L'aspect de pied plat est ainsi quasiment physiologique chez le tout jeune enfant.

A 5 ans : Le pied de l'enfant atteint 17 cm en moyenne soit 60 % de sa longueur finale.

A 8 ans : Le pied est pratiquement ossifié en totalité. Cependant de nombreuses apophyses, véritable cartilage de croissance sur lesquels viennent s'insérer les tendons d'Achille et du jambier postérieur ne sont pas encore ossifiés.

A 10 ans : Le pied a atteint 80 % de sa croissance. Cette croissance se terminera vers 13 ans d'âge osseux chez la fille et 15 ans d'âge osseux chez le garçon. Jusqu'à la fin de cette période de croissance du pied, les structures cartilagineuses en évolution restent particulièrement vulnérables aux traumatismes. Le pied de l'enfant représente donc une structure fragile en pleine évolution nécessitant une attention constante des parents afin de permettre son développement harmonieux.








- La marche


L’acquisition de la marche est souvent présentée comme l’étape ultime d’un développement posturo-moteur céphalo-caudal, qui serait le reflet direct de la maturation du système nerveux (1),


Mais, qu’est-ce que marcher?

    On peut définir la marche comme l’action de se déplacer vers un but, dans le plan antéro-postérieur par l’intermédiaire d’une succession d’appuis unipodaux et bipodaux.


    Au cours de la marche, le sujet est en position quasi-permanente de déséquilibre au sens mécanique du terme, déséquilibre maximum à la fin de la période d’appui unipodal.

Lorsqu’à 10 mois l’enfant est capable de maîtriser la position debout, que lui manque-t-il pour marcher?

    Pour de nombreux auteurs, c’est un manque de contrôle postural qui empêche la marche indépendante, dont la plupart des composants sont pourtant fonctionnels bien avant cet âge. A cet âge l’enfant n’a jamais fait l’expérience d’un équilibre unipodal (se tenir debout sur un pied) qui, dans la marche adulte, correspond à 80% de la durée d’un pas. L’enfant va donc être amené à explorer cette propriété essentielle de la marche, afin de la maîtriser et d’acquérir une marche stable et fluide.

    Apprendre à marcher peut ainsi être considéré comme le processus d’intégration de nécessités posturales (stabiliser le corps de manière à éviter une perte d’équilibre) et de nécessités dynamiques (créer les conditions dynamiques permettant de déplacer le corps vers l’avant).

    Pour effectuer une action motrice telle que la marche, la course, le saut à cloche-pied ou toute autre activité impliquant le corps tout entier, de nombreux systèmes sont mobilisés, dont :

- le système postural nécessaire au maintien en posture érigée
- les oscillateurs spinaux permettant une activité rythmique alternée des membres 
- les systèmes sensoriels : visuel, labyrinthique et proprioceptif (dont les récepteurs de la sole plantaire), qui informeront sur la position du corps et son déplacement
- le système musculaire dont l’activité permet le déplacement des segments corporels ainsi que les ajustements posturaux
- le système physique en action, c’est à dire le corps dont les caractéristiques anthropométriques varient avec l’âge
- le système cognitif qui va permettre le traitement des informations disponibles, etc.
   

    La marche, comme toute activité motrice, peut être ainsi considérée comme la résultante d’un ensemble de systèmes. Ses caractéristiques dépendront, d’une part du mode de fonctionnement de chacun de ces systèmes, d’autre part de conditions contextuelles (nature du sol, structure de l’espace, nature de la chaussure...), ainsi que de l’expérience posturo-motrice de l’enfant..


    Plusieurs années vont ainsi être nécessaires à l’enfant pour acquérir une marche de type adulte.










- Le choix des chaussures


Quelle forme, quelle marque, à partir de quel âge commencer à chausser l’enfant? Toutes ces questions régulièrement posées aux pédiatres démontrent, si cela était encore nécessaire, que le choix de la première chaussure est source d’angoisse maternelle. Par première chaussure, il faut entendre celle avec laquelle l’enfant commence à marcher, et non pas celle des premiers mois qui possède avant tout un rôle décoratif, voire protecteur contre le froid et les chocs éventuels.

La première chose à faire avant de lui acheter une paire de chaussures est d’analyser le pied de l’enfant, isolément, puis dans son contexte, au repos et au mouvement. Cela permet d’apprécier globalement le pied, tant sur le plan morphologique que fonctionnel.

    En pratique, tout enfant aux pieds sains peut porter la chaussure adaptée à la forme de son pied et au désir de sa mère, mais il est indispensable de respecter certains critères :

- dessus et doublure en cuir pour laisser la peau «respirer», ce que ne peuvent pas faire les matières synthétiques. La plus grande partie de l'humidité liée à la transpiration ou à l'échauffement est en effet évacuée par la tige de la chaussure.
- semelle anti-dérapante, épaisse d’l cm au maximum
- rigidité du cambrion (petite tige métallique incorporée dans la semelle qui prévient les torsions latérales), et du contrefort pour assurer la stabilité latérale du talon.
- tige (c'est la partie de la chaussure qui recouvre le pied) suffisament haute pour éviter le déchaussage, dans une matière suffisamment souple pour laisser libre jeu à l'articulation tibio-tarsienne.
- empeigne d’une largeur suffisante pour une bonne mobilisation des orteils et autoriser une croissance harmonieuse du pied
- ouverture suffisamment large pour un chaussage facile
- fermeture par lacets pour un bon ajustage et un maintien correct de la chaussure au pied.


    Une chaussure de bonne qualité ne sera ainsi ni trop lourde, ni trop rigide, ni trop montante ; elle protégera le pied et donnera à l’enfant une meilleure stabilité lors de ses premiers pas.








- Les questions


A quel âge acheter sa première paire de chaussures ?

    Lors des premiers mois, il s’agit davantage de satisfaire les désirs de la mère avec de petits "accessoires" assortis aux tenues de bébé, qui peuvent jouer cependant un rôle de protection contre le froid ou contre les chocs éventuels.

    A l’étape de la station debout, le pied de l’enfant, qui commence à supporter tout le poids du corps, va voir ses muscles se développer et sa voûte plantaire commencer à se former. Il peut s’exercer pieds nus ou en chaussettes sur le sable et sur l’herbe, mais tout dépend bien évidemment de la saison.

    Ses premières chaussures auront alors un rôle de maintien et faciliteront ses premières tentatives pour se mettre debout puis pour marcher seul.

    Montantes de préférence et pourvues d’un contrefort, elles accompagneront un développement harmonieux du pied en le maintenant dans une bonne position.


Quand doit-on s’inquiéter devant un retard de l’acquisition de la marche ?

Cela est variable : il y a des enfants qui marchent à 10 mois, d’autres à 1 an, quelques-uns ne marchent pas encore à 1 an et demi. Au-delà de ce délai, le retard de la marche peut être pathologique.


Son pied tourne...

Là encore le pied qui «tourne» vers l’intérieur est un phénomène se corrigeant naturellement au cours de la croissance. Il s’agit d’un défaut que l’on retrouve souvent chez les enfants ayant l’habitude de dormir sur le ventre ou bien encore de s’asseoir en "grenouille", c’est-à-dire avec les genoux serrés tournés l’un contre l’autre et les pieds vers l’extérieur.
Habituez-les à s’asseoir en tailleur ou bien faites-leur porter pendant quelques semaines la chaussure droite au pied gauche et inversement.


Lacets ou «bandes scratch»?

    Les «bandes scratch» peuvent se détendre rapidement à l’usage et ne sont donc pas à même d’assurer un bon maintien du pied, notamment lors des premières années d’apprentissage de la marche.

    Les lacets n’ont pas cet inconvénient, Ils doivent être serrés mais sans excès pour que le pied soit bien maintenu sans être comprimé.


Il a les pieds plats...

Pas d’inquiétude. Le «pied plat» est en fait une étape du développement physiologique du pied. 95 % des "pieds plats" se corrigent spontanément. La consultation ne devient nécessaire que si cet état persiste au-delà de 4 ans (ou 5 si l’enfant a marché tardivement).


Des chaussures 1/2 pointure au-dessus de la taille réelle ?

    La bonne taille tient à la fois compte de la longueur, de la largeur et du coup-de-pied. Une chaussure trop petite comprimera bien évidemment le pied de l’enfant. Mais une chaussure trop grande, achetée avec le souci qu’elle "dure" plus longtemps, causera les même désagréments puisque l’on aura tendance à serrer très fort le laçage pour qu’elle tienne mieux aux pieds. Sans parler de l’inconfort de la marche.

    En la matière, nous saurons mesurer le pied de l’enfant et vous conseiller la chaussure adéquate.

    Mesurer régulièrement le pied de l’enfant est en effet indispensable n’oubliez pas qu’au cours de la première année, le pied de l’enfant grandit de plus de 4 centimètres !


II marche sur la pointe des pieds...

    C’est tout à fait normal en période de début de la marche. Cela peut durer quelquefois plusieurs mois sans que cela soit pathologique.